La capacité d’évoluer, un atout fort

Notre façon de gérer les changements est déterminante pour notre positionnement dans l’entreprise, pour notre réussite personnelle et pour notre mode de vie fondamental. Plus nous accompagnons les changements en conscience, en y contribuant activement, moins le risque est grand qu’ils nous submergent, qu’ils nous soient imposés de l’extérieur ou même que nous déclarions forfait.

Pour rester dans le match, il est impératif d’être prêt à développer ses compétences personnelles en matière de gestion des changements. Il faut surtout avoir la capacité de réflexion nécessaire, ainsi que le désir et la volonté de prendre sa vie en main pour rester dans la course.

Nous allons illustrer les explications ci-dessous par un exemple pratique. Puis nous donnerons au lecteur des conseils pratiques pour développer sa capacité d’évolution.

Dans le cadre d’un processus de développement des cadres, le champ d’action «capacité d’évolution» a notamment été identifié après un état des lieux.

Un atelier de travail a ensuite permis à l’équipe d’encadrement, accompagnée d’un coach externe, de définir des critères de capacité d’évolution, axés sur les objectifs spécifiques (voir figure 1).

Depuis un certain temps, le directeur commercial se heurtait à de la résistance et du ressentiment de la part de ses collègues de l’équipe d’encadrement, en particulier de ses subordonnés directs.

Bien qu’il ait été un responsable commercial brillant, techniquement compétent, avec d’excellents chiffres, il rencontrait de plus en plus de désapprobation auprès de ses collaborateurs lorsqu’il formulait des remarques comme «elle ne pige jamais rien» ou «on ne peut rien faire de lui».

La perception de sa propre image et l’image perçue par les autres – notamment concernant la capacité d’évolution – a été un élément important du concept de développement des cadres. Celui-ci exigeait que le directeur commercial, comme tous les autres cadres, brosse son propre portrait, qui était ensuite complété par la perception de ses subordonnés directs (voir figure 2).

Le résultat de cette comparaison était désabusant pour le directeur commercial. A l’évidence, il lui fallait analyser et modifier son attitude et son comportement. Mais comment? Après avoir discuté du résultat avec son supérieur direct, ce dernier lui a offert la possibilité de bénéficier d’un «Executive Coaching», au titre d’investissement dans le collaborateur-clé qu’il est. Il a également considéré cette offre comme une ­opportunité et s’y est attelé.

Lors des séances de coaching qui ont suivi, une importante mesure d’accompagnement lors des projets d’évolution, le directeur commercial s’est demandé, avec le coach externe, comment il pourrait mettre en place un nouveau comportement. Ils ont formulé ensemble les principes suivants, à mettre en œuvre dans le quotidien professionnel: «Je prends au sérieux mon interlocuteur en l’écoutant activement, en me mettant à sa place, en lui exprimant une reconnaissance honnête et en lui donnant un feedback constructif.» «J’écoute d’abord avant de réagir.» «Je sais que je peux avoir une bonne maîtrise des situations difficiles.»

Afin de pouvoir rester sur le qui-vive, il fallait trouver un symbole. Il a choisi l’image d’un smiley, qu’il a intégrée à son ordinateur portable et à son smartphone. Ce smiley lui souriait en permanence et lui rappelait ses principes. Au fil de son processus d’évolution, il a aussi pris peu à peu conscience des raisons qui motivaient ses remarques désobligeantes: une estime de soi insuffisante et la peur de ne pas être à la hauteur.

Après seulement deux mois, des réactions se sont exprimées. Ses collaborateurs venaient spontanément le voir avec des demandes de précisions ou des informations. Ses collègues cadres lui ont dit qu’il était devenu plus positif et plus constructif. L’un d’entre eux se joignait parfois de nouveau à lui pour le déjeuner.

Afin d’assurer la continuité du processus d’amélioration, l’exercice «Perception de sa propre image et image perçue par les autres» est renouvelé tous les deux ans; il est évoqué avec le supérieur direct du collaborateur dans le cadre du bilan de mi-parcours et des mesures ciblées sont convenues.

Nous vous dévoilons ci-dessous comment il est possible de développer sa capacité d’évolution personnelle en quatre étapes.

Prenez d’abord conscience de votre réalité présente: «Où est-ce que je me situe?» «Quelles divergences existe-t-il entre mes souhaits, mes capacités, mes valeurs, mes objectifs de vie et ma situation personnelle?» «Y a-t-il des observations de mon entourage indiquant que je devrais modifier certains comportements?»

Demandez-vous ensuite pourquoi vous n’avez pas atteint vos objectifs, pourquoi vous n’avez pas réalisé vos souhaits ou pourquoi vous n’avez pas encore modifié un comportement gênant. Presque toujours, des schémas de pensée négatifs en sont la cause: «Je crois que je ne suis pas assez bon …» «On m’a toujours dit ce que je dois faire, pourquoi ce devrait être moi maintenant …»

C’est peut-être la raison pour laquelle vous avez commencé à douter de vous ou trouvé d’autres prétextes pour ne pas devoir entamer un travail de développement personnel. Avec des schémas de comportement ou de pensée inconscients et subis, vous vous paralysez vous-même: vous restreignez votre liberté d’action et manquez des opportunités de changement. Si vous prenez conscience de ces schémas et de leurs origines, et que vous les abordez en toute responsabilité, vous avez déjà franchi le premier cap vers la capacité d’évolution. Renouvelez régulièrement cette étape. Et donc: restez déterminé!

Peu importe où vous commencez. L’important est de commencer! La capacité d’évolution s’acquiert par un processus continu, venant de l’intérieur. Ce processus se compose de nombreuses petites étapes, parfois insignifiantes en apparence. Vous pourriez commencer par votre attitude vis-à-vis de votre emploi. Ce peut être un début décisif. Ou vous cherchez le dialogue avec un collègue qui ne se montre apparemment pas coopératif. Osez mettre en œuvre de nouveaux modes de pensée et de nouveaux comportements. Travaillez avec la variante qui fonctionne le mieux, jusqu’à ce que votre nouvelle attitude et vos nouvelles pensées soient devenues une habitude.

Par ailleurs, trouvez un symbole pour votre objectif d’évolution. Tout comme le directeur de service que nous avons évoqué en exemple. Aussi simple que possible. Collez ce symbole à des endroits que vous regardez plusieurs fois tous les jours. Ainsi, vous resterez motivé.

Le directeur de service de notre exemple nous a raconté que son épouse l’a regardé en face un jour et lui a demandé: «Qu’est-ce qui t’arrive? Depuis quelque temps, tu es devenu plus prévisible et plus gentil.» Lorsque même des personnes de votre sphère privée s’expriment soudain sur votre changement, c’est le signe infaillible que votre travail porte ses fruits, et vous devez vous en réjouir.

En effet, ce sont beaucoup de petites capacités, ou sans importance en apparence, qui forment la capacité d’évolution proprement dite. Célébrez vos acquis et restez déterminé.

Lorsque vous avez mis en place une aptitude, ne restez pas immobile. Ce travail est un processus où vous activez de plus en plus votre propre potentiel en l’extirpant de l’inconscient. Concevez votre processus d’évolution personnel comme un apprentissage tout au long de la vie et appliquez-le dans votre quotidien. Ainsi, vous intérioriserez et vous ancrerez le mode de pensée et le comportement que vous venez d’acquérir.

Chaque sportif sait que seul un entraînement constant, la patience et l’endurance maintiennent la forme et permettent d’améliorer peu à peu les performances. S’il fait partie d’une équipe, il doit aussi faire preuve d’esprit d’équipe. Concernant la capacité d’évolution, les mêmes règles que dans le sport s’appliquent. Là aussi, ce qui doit avoir un effet durable doit débuter au niveau de l’individu. Cela vaut pour tous ceux qui veulent fondamentalement exister et progresser dans la dynamique économique et dans la vie. ­Est-ce aussi votre objectif? Alors restez dé­terminé!