Comme c’est beau, une harmonie authentique! A l’inverse, rien de plus détestable qu’une fausse harmonie. Gérer les désaccords de manière productive renforce la loyauté et la cohésion. Cependant: comment faire?
On ne peut gérer les désaccords de manière productive que si l’on fixe des limites claires. Pour fixer des limites claires, il faut bien connaître l’objet du désaccord ainsi que les points de vue des diverses parties. Il convient de définir clairement les points de vue par des arguments. Des compromis trop rapides constituent une mauvaise chose alors que des compromis conclus à point sont un moteur de développement.
L’exemple: un gros client exige de notre part une diminution de coûts. Le grand danger que recèle cette exigence: par commodité, nous convenons trop rapidement d’un compromis et revenons aux affaires courantes. Nous perdons ainsi non seulement un certain volume d’honoraires mais également du potentiel de développement.
Il est important que vous appeliez vos partenaires à discuter des désaccords qui règnent entre vous. Veillez à ce que chaque partie au litige puisse présenter ses arguments de manière aussi convaincante que possible, ce qui rendra la prise de décision encore plus difficile. Cette décision se prendra alors avec davantage de sécurité et pourra être mise en œuvre de manière positive à long terme.
Des arguments clairs permettent à tout le monde de mieux comprendre les points de vue des uns et des autres. Par ailleurs, ils s’avèrent très utiles pour trois raisons supplémentaires:
- Ils auront contribué à développer la portée des arguments.
- Ils auront permis d’obtenir des informations sur le client et vos partenaires.
- Vous avez gagné en sécurité décisionnelle et en force de conviction.
On peut désormais relever ce qui lie les parties au litige: le sens de leurs actes, l’objectif de l’entreprise, le développement visé de la position et de la réputation ainsi que les objectifs qui en découlent. La lecture de ces lignes vous l’a fait clairement comprendre: si vous ne savez rien de tout cela, vous manquez d’une stratégie commune et claire et vous disposez donc de bien mauvaises cartes pour prendre de bonnes décisions.
La stratégie commune donne au désaccord un certain cadre de sécurité. Si notre stratégie et nos objectifs sont identiques, la question dont la réponse mène à la solution est la suivante: «comment agir conformément à notre stratégie et à nos objectifs?»
Nous pouvons ainsi réaliser un bon compromis qui promet à long terme une grande efficacité à notre stratégie commune.
Thomas Rychiger